Peut-on être professeur sans avoir fréquenté une université ? Devenir pape sans être cardinal ? Cuisiner avant frère ? Être coach avant l’entraînement, c’est possible. Robert Moreno (1977) l’a prouvé. Il est arrivé au pouvoir avec le CV le plus modeste jamais enregistré à «La Roja». Et non pas parce qu’il n’a pas travaillé dur et bien dans sa carrière, ni parce qu’il n’a pas manqué de succès, mais parce qu’il n’avait jamais été premier entraîneur jusqu’à ce que le malheur personnel de son patron et ami, Luis Enrique Martínez, finisse par le faire, comme un effet collatéral, le protagoniste d’un complot qui était la viande de nouvelles qui allait bien au-delà du terrain de sport. L’histoire est connue : en juin 2019, après neuf ans à avoir été un proche collaborateur de Luis Enrique au Barça B, à Rome, au FC Barcelone et en équipe nationale, Moreno a fini par reprendre le banc de la «Roja» à cause de la maladie de sa fille. Enrique, qui depuis mars avait dû garer sa profession pour accompagner la petite Xana, malheureusement décédée en août 2019.
Au cours des mois au cours desquels Moreno a pris les rênes de l’équipe nationale, depuis mars en trois matchs par intérim, et au cours des cinq mois qui ont suivi en six autres matchs, déjà en tant que titulaire, la confiance entre les deux a été rompue. Sept victoires et deux nuls placent l’Espagne en Eurocup et Moreno dans le rôle de sélectionneur, rôle qu’en juin 2019 le président de la Fédération, José Luis Rubiales, avait publiquement investi. «Celui qui prend les décisions, tous, c’est Robert Moreno.» Rubiales a souligné. En novembre 2019, curieusement après un 5-0 contre la Roumanie, la Fédération a choisi de défaire le changement et il était clair que le lien qui unissait Luis Enrique et Moreno avait été rompu. De nouveau sur le banc de l’équipe nationale, Luis Enrique a été clair en conférence de presse en justifiant que son ancien adjoint ne faisait plus partie du staff technique : « Moreno a été injuste et je ne veux personne comme ça dans mon staff.
Le désaccord a eu lieu le 12 septembre, chez moi. Il m’a dit qu’il voulait faire l’Eurocup et qu’ensuite il se mettrait à ma disposition en tant que deuxième». À chaud, Moreno a préféré donner sa version à travers le communiqué. dans lequel il répétait qu’il partait « la conscience tranquille ». En janvier 2020, au RAC1, Moreno a réitéré qu'»il ferait tout de même». Après le conflit, Moreno a signé pour Monaco après avoir, selon lui, révélé que «le nombre d’offres des cinq continents» le dépassait. L’aventure monesgasque de Moreno n’a pas duré bien plus longtemps que celle de la « Roja ». Il est arrivé fin décembre 2019 et bien qu’il ait signé jusqu’en 2022, il a été relevé par Niko Kovac treize matchs plus tard, avec un bilan de cinq victoires, trois nuls et cinq défaites.
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